L’infestation du papillon du palmier n’est pas évitable, mais de nombreux indices permettent de limiter ses effets, d’autant plus si l’on agit précocément. Certains signes sont spécifiques d’une attaque de Paysandisia archon, et peuvent indiquer s’il s’agit d’une attaque récente ou ancienne.

Le papillon du palmier lui-même à son état adulte n’est pas directement nocif pour les palmiers, ce sont ses chenilles (qui ressemblent plutôt à des larves) qui se nourrissent des tiges et des troncs des palmiers, en creusant des galeries à l’intérieur qui détruisent la plante et son coeur, entraînant son déperissement puis sa mort par la suite.

Il est très important d’être attentif au moindre signe de présence des larves de Paysandisia archon! Plus le papillon est détecté tôt, plus les chances de sauver le palmier sont importantes!

Une infestation détectée trop tardivement est le risque de ne pas pouvoir arrêter les dégâts à temps, conduisant dans le pire des cas à la mort du palmier.

Voici les principaux signes d’une attaque de papillon du palmier:

1. Perforations des palmes et palmes coupées

Un des signes les plus visibles d’une attaque de papillon du palmier est la présence de trous dans les palmes (« feuilles » du palmier), comme si la feuille était sectionnée de façon régulière, ou trouée de façon symétrique.

Il s’agit des séquelles d’une galerie creuséee par les larves lorsque la feuille était encore au tout début de sa période de pousse, qui se révèle de façon « dépliée » lorsque la feuille s’étale.

Ce signe n’est pas un signe d’une attaque immédiate, car il faut le temps que la feuille pousse et se déploie pour qu’on aperçoive ces trous, soit plusieurs mois minimum. Ce signe n’est donc pas très utile pour agir précocément, car il existe un long délai d’apparition.

Ce signe n’est pas forcément caractéristique du papillon du palmier, il peut également s’agir d’une attaque de Charançon rouge du palmier Rhynchophorus ferrugineus qui laissera les mêmes séquelles. La photo suivante avec les trous des galeries sera beaucoup plus typique d’une attaque de Paysandisia archon.

2. Trous et galeries à la base des palmes (« feuilles »)

A la base des feuilles, les galeries par lesquelles les chenilles sortent pour se transformer en papillon laissent des trous cylindriques ou ovales très visibles.

Ces galeries sont très spécifiques des attaques de Paysandisia archon.

Attention: ces trous marquant « à vie  » les palmiers, seules les galeries les plus proches des nouvelles feuilles sont le signe d’une attaque récente.

Ces cicatrices peuvent être la marque des attaques anciennes de Paysandisia archon, datant de plusieurs années auparavant, le palmier gardant de façon indélébile ce trou au niveau de son tronc.

3. Présence de sciure autour du stipe (« faux tronc » du palmier)

Les larves fabriquent de la sciure de palmier à mesure qu’elle creusent des galeries dans le stipe pour se nourrir.

On remarque alors la présence de sciure avec des grains plus ou moins gros selon l’âge de la larve. Cette sciure correspond au stipe du palmier qui est broyé par la larve et excrété à la sortie de sa galerie. Elle peut former des amats plus ou moins agglomérés.

La présence de sciure n’est pas forcément un marqueur d’une infestation récente par le papillon palmivore, elle peut rester agglomérée au tronc pendant plusieurs années après la sortie de la larve.

La présence de sciure fraiche est par contre un très bon indicateur d’une attaque récente.

4. Présence de gomme

Le palmier peut également produire une sorte de gomme orangée suite à l’attaque du Paysandisia archon, qui va s’écouler par les galeries creusées par les larves du papillon.

La gomme sécrétée restera quant a elle assez peu de temps visible suite au creusement de la galerie, elle va par la suite sécher rapidement et est donc un bon marqueur d’une infestation récente.

5. Présence de papillon du palmier volant autour du palmier ou posé sur le stipe, sous les première palmes.

On a tendance à l’oublier car cela paraît évident, mais la présence du Papillon du palmier autour ou sur le palmier est aussi un signe caractéristique d’une infestation actuelle ou future par ce ravageur, qui peut également provenir des palmiers alentours.

On notera sa présence du mois de juin à septembre, souvent aux heures les plus chaudes de la journée, etre midi et 14h, en train de voler autour du palmier tout en venant se poser régulièrement dessus, comme attiré par lui.

Ce n’est pas un papillon farouche, il pourra même voler de façon très proche de vous et vous tourner autour si vous approchez du palmier qu’il affectionne. C’est un gros papillon, d’environ 10 à 11 cm d’envergure, la femelle étant légèrement plus grosse que le mâle.

Il se pose sur le stipe du palmier (le « faux » tronc), au niveau des dernières palmes coupées ou juste à la base de la première rangée de palmes, afin d’y pondre ses oeufs (s’il s’agit d’une femelle). Lorsqu’il est posé et immobile, on peut avoir du mal à le détecter grâce à son mimétisme, mais les tâches rouge orangé sur ses ailes inférieures permettent de le mettre en évidence.

6. Présence d’exuvie: enveloppe perdue lors de la mue de la chenille en papillon

Lors de leur mue, les larves de Paysandisia archon sortent de leur enveloppe au niveau où affleurent les galeries qu’elles creusent pour sortir du stipe du palmier.

Leur enveloppe vide reste donc ouverte et en place, à moitié insérée dans les palmes qu’elle ont infesté. Il s’agit d’une envelope marron plus ou moins transparente.

Cette exuvie est caractéristique de l’attaque du papillon du palmier.

(Exuvie malheureusement non illustrée en photo)

7. Présence de feuilles séchées et jaunies

La présence de feuilles jaunies et séchées n’est pas un signe caractéristique d’une attaque du papillon du palmier, mais il fait partie des signes indiquant le mauvais état de la plante, possible conséquence d’une attaque du papillon.

Il faut être vigilant suite à l’apparition de feuilles jaunies ou abîmées, et rechercher les autres signes d’infestation associés décrits précedemment.

(8.) Bruit des larves dans le tronc du palmier

Ce signe est mis entre parenthèses car il risque d’être trop tard pour sauver son palmier si l’on arrive au stade où l’on entend le bruit des chenilles qui « mangent » l’intérieur du tronc lorsqu’on se place à proximité.

Il est nécessaire d’être assez proche voire de coller son oreille au tronc pour percevoir le bruit des larves grignotant l’intérieur du palmier. L’intensité du bruit est proportionnelle au nombre de larves en action.

Dans ce cas le palmier est souvent assez gravement atteint par de nombreuses larves et il risque de ne pas y survivre, il faut donc le traiter de manière immédiate.