Le palmier étant une plante tropicale, qui a été importée sous nos latitudes, nécessite-t’il des précautions particulières pour passer l’hiver dans nos régions, une sorte d' »hivernage » est-il donc nécessaire? Cet hivernage va être plus ou moins utile en fonction de critères que nous allons voir dans cet article, et selon différentes modalités.

Palmier planté en pot ou en pleine terre:

Première distinction importante à faire pour l’hivernage des palmiers: est-ce un palmier en pot ou en pleine terre? Un palmier en pot sera toujours de taille plus modeste et plus fragile que son équivalent en pleine terre car ses racines sont plus exposées au froid, il faudra donc prendre particulièrement soin des petits palmiers en pot qui seront les plus vulnérables au froid. Dans l’idéal on rentrera les palmiers en pot sous abri pour l’hiver si leur taille le permet, dans une véranda ou une serre à un température comprise entre 5 et 10 °C, exposés à la lumière. On évitera de les placer directement dans la maison car la température sera trop élevée et l’humidité trop faible, ils risquent donc de se dessécher.

Région et climat où pousse le palmier:

On va également différencier les régions selon leur climat pour établir s’il est nécessaire de protéger son palmier pour l’hiver:

  • Les régions méditerrannéennes avec un hiver doux et des gelées nocturnes possibles mais limitées dans le temps et en intensité n’auront pas réellement besoin de mettre en place un hivernage des palmiers, notamment lorsqu’ils auront atteint une taille suffisante. On pourra protéger uniquement les jeunes palmiers lors des phases de gelées les plus fortes, nous verrons plus loin dans cet article comment faire.
  • Les régions à climat continental ou de montagne, avec un hiver froid et des gelées nocturnes persistantes et intenses, nécessiteront la mise en place de mesures simples de protection des palmiers, d’autant plus qu’ils seront de petite taille.

Espèce de palmier fragile ou résistante:

La famille des palmiers contient de multiples espèces, toutes ne sont pas douées de la même sensibilité au froid et certaines sont beaucoup plus fragiles que d’autres.

On classe généralement le Trachycarpus fortunei (Palmier de Chine) comme l’un des plus résistants au froid grâce aux couches épaisses de fibres qui recouvrent son stipe (tronc), et lui permettent de résister à des températures de -15°C voire moins!

Les Trachycarpus wagnerianus et Sabal minor supportent quant à eux jusqu’à – 18 °C. Le Rhapidophyllum histrix (palmier porc-épic) peut supporter jusqu’à – 20 °C.

D’autres palmiers de taille plus imposante comme les Phoenix canariensis et Washingtonia s’accomodent tout à fait des températures hivernales des rivages de la Mediterrannée, avec quelques gelées ponctuelles et limitées.

Exposition au vent et à l’humidité:

L’implantation des palmiers doit être réfléchie en amont, l’idéal étant une orientation sud à l’abri du vent, dans un sol drainant où l’eau ne stagne pas. Si ce n’est pas le cas, une protection pourra s’avérer nécessaire en fonction des critères énoncés précedemment. La protection face au vent principal de la région permettra une moindre exposition au refroidissement. L’humidité est l’autre grand ennemi des palmiers, il faudra à tout prix éviter l’eau stagnante au pied des palmiers qui peut faire pourrir le tronc, mais également éviter la condensation qui peut avoir les mêmes effets.

Méthodes et techniques de protection/hivernage:

La partie à protéger du froid doit être prioritairement le coeur du palmier, c’est à dire le bourgeon apical tout en haut du stipe, entouré par les plus jeunes feuilles. C’est de lui que provient toute la pousse du palmier, s’il est détruit, votre palmier ne poussera plus et dépérira.

Un paillage préventif à base de feuilles, écorces de pin ou autres sera une bonne base pour protéger les racines du froid.

On regroupera les feuilles ensemble pour protéger le coeur du palmier du froid et lui faire gagner quelques degrés par rapport à l’extérieur, en les relevant et en les attachant entre elles avec de la corde.

On pourra entourer le tronc avec une canisse ou une toile de jute pour créer une coche de protection supplémentaire.

On évitera à tout prix les bâches en plastique qui vont certes protéger du vent, mais entraîner un phénomène de condensation qui va faire pourrir le palmier. A leur place, on installera un voile d’hivernage (ou une housse d’hivernage), qui laisseront respirer le palmier, mais il faudra penser à régulièrement ouvrir ce voile afin de laisser circuler l’air en journée et éviter la condensation. Ces voiles d’hivernage ne sont adaptés qu’à des palmiers de tille raisonnable, ce qui est cohérent car les palmiers sont plus fragiles dans les premières années de leur vie, par la suite ils seront suffisamment robustes et vous pourrez vous passer de les protéger ainsi.

Avec ces conseils et selon votre situation, votre palmier devrait passer l’hiver sans problème et se développer correctement le printemps et l’été suivant. Il faudra cependant être vigilant lors des vagues de froid annoncées et anticiper la chute des températures en protégeant vos palmiers en amont.