Le papillon du palmier ne nous poserait aucun problème et passerait inaperçu dans nos jardins, à l’instar de la majorité des autres papillons, s’il n’avait la fâcheuse habitude de pondre ses oeufs sur nos palmiers, donnant naissance à des larves qui se nourrissent exclusivement du coeur de leur tronc en creusant des galeries à l’intérieur, jusqu’à provoquer leur mort dans le pire des cas. Le Papillon du palmier Paysandisia archon est donc un insecte nuisible et ravageur, qu’il faudra surveiller et éradiquer à temps pour éviter qu’il fasse trop de dégâts dans nos jardins.

Nous allons donc voir les dégâts que provoquent ces papillons sur les Phoenix et les Washingtonia principalement, et sur quelques autres espèces de palmiers moins volumineuses, dans un ordre chronologique.

1. Trous et galeries à la base des feuilles (ou « palmes »)

A la base des feuilles, les galeries par lesquelles les chenilles sortent pour se transformer en papillon laissent des trous très visibles.

Ces galeries sont très spécifiques des attaques de Paysandisia archon. Elles sont de forme ronde ou légèrement arrondie, avec une taille de l’ordre de 1 à 1.5cm de diamètre (voir photos 3 et 4).

On peut également parfois voir ces galeries en coupe longitudinale (cf 2ème photo) suivant la progression qu’a effectué la larve en se nourrissant.

Attention: ces trous marquant « à vie  » les palmiers, seules les galeries les plus proches des nouvelles feuilles sont le signe d’une attaque récente.

Ces cicatrices peuvent être la marque des attaques anciennes du Papillon des palmiers, datant de plusieurs années auparavant, car elles ne disparaissent jamais. Au fil du temps, ces trous fragilisent ces « écailles »qui forment le pourtour du tronc, et qui peuvent donc se détacher.

Grâce à cette trace d’attaque chronologique, plus les trous sont situés sur des écailles proches de la première rangée de feuilles extérieures, plus cette marque indiquera une attaque récente.

2. Feuilles jaunies ou coupées

La présence de feuilles jaunies et séchées n’est pas un signe caractéristique exclusivement d’une attaque du papillon du palmier, mais il fait partie des signes indiquant le mauvais état de la plante, possible conséquence d’une attaque du papillon. Une attaque de Charançon rouge du palmier peut produire les même effets et se manifester par des feuilles jaunies également..

Il faut être vigilant suite à l’apparition de feuilles jaunies ou abîmées, et rechercher les autres signes d’infestation associés décrits précedemment.

3. Feuilles « mobiles » qui ne sont plus fixées fermement dans le tronc, et s’affaissent

A un stade avancé, lorsque les larves de papillon palmivore ont « grignoté » suffisamment l’intérieur du tronc du palmier, les feuilles (ou « palmes »), longues de 1 à plusieurs mètres, sont beaucoup moins bien fixées dans le tronc du palmier car le tronc dans lequel elles s’insèrent est transformé à l’intérieur en un « gruyère » mou par les larves de Paysandisia archon.

Il en résulte que les feuilles sont moins bien attachées, et que lorsqu’on les saisit, notamment les plus centrales, elles sont plus mobiles que la normale, car leur fixation a été dévorée par les larves de papillon.

C’est le dernier stade avant que ces feuilles ne se détachent ou s’affaissent en ne restant fixées que par un lambeau de morceau de tronc.

4. Palmier étêté, chute de toutes les feuilles au sommet, tronc subsistant seul

C’est le dernier stade, signifiant la mort imminente du palmier.

Lorsque les larves de Paysandisia archon ont suffisamment digéré l’intérieur du tronc du palmier et son coeur, les feuilles ne sont plus maintenues par leur base qui est devenue friable. Les feuilles deviennent alors de plus en plus mobiles jusqu’à s’affaisser de part et d’autre du palmier, elles peuvent même se détacher d’elles-mêmes.

Il en résulte un aspect très caractéristique et reconnaissable du palmier, comme étêté, avec quelques touffes de feuilles subsistant à son sommet, et de nombreuses autres feuilles qui pendent le long de son tronc.

Au cours du temps il ne restera alors plus aucune feuille en place, et on assistera au spectacle désolant du tronc nu du palmier, dressé vers le ciel comme seul vestige du temps de sa splendeur passée.

Il sera alors temps de s’armer de patience, d’une tronçonneuse et de quelques chaînes de rechange, afin de découper et d’éliminer ce réservoir à larves papillons avant qu’ils ne décollent pour contaminer les autres palmiers du jardin ou du quartier.